Le grand botaniste Alexis Jordan a été à l’origine du concept de microespèce. Il a décrit un nombre incroyable d’ « espèces affines » ou « jordanons » et les a cultivés dans son propre jardin à Villeurbanne. Venez découvrir son travail à travers son magnifique herbier et ses milliers de notes !
Mission terminée
Le grand botaniste français Alexis Jordan (1814-1897), herborisa pendant 40 années et constitua non seulement un herbier considérable mais aussi l’une des bibliothèques les plus riches qu’un particulier n’ait jamais possédée dans la région. Sa grande modernité s’est surtout illustrée à travers ses études populationnelles dont il a été précurseur. Jordan créa un jardin expérimental à Villeurbanne où il cultiva des milliers de microtaxons pour vérifier leur isolement reproductif et prouver l’immuabilité de leurs caractères. Selon les années, 50 000 à 100 000 plantes de la flore européenne y étaient cultivées !
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Jordan a été à l’origine du concept de microespèce en botanique et a décrit un nombre incroyable d’espèces affines ou « Jordanons » dans 45 ouvrages, ce qui lui valut l’admiration de ses disciples et collaborateurs pour qui il était un véritable maître. Il s’attacha à cultiver ses Jordanons dans son jardin, années après années, à les mettre en herbier, ainsi qu’à consigner ses observations dans des notes qui sont conservées avec son herbier et ses carnets de semis.
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En 1908, Claudius Roux et Antoine Collomb ont publié une liste de 1685 noms d’espèces nommées par Jordan dont un bon nombre restent valides aujourd’hui. La sous-collection de Jordanons estimée à 3500 spécimens et conservée à l'herbier de Lyon, renferme un nombre très imposant de types nomenclaturaux : lectotypes, isolectotypes, syntypes et parfois néotypes. Ces dernières années, plusieurs articles ont mis au jour plus de 291 types nomenclaturaux parmi ces Jordanons.
Le projet est de poursuivre l'étude de la collection Jordan et les travaux de typification pour créer une base nomenclaturale disponible en ligne. Ces travaux aideront aussi dans l'étude des nombreux microtaxons identifiés par Jordan (isolats morphologiques) observés sur le terrain par les botanistes actuels et dont la valeur taxonomique demeure inconnue.
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Actuellement, les parts de l’herbier Alexis Jordan sont identifiées seulement au niveau du genre dans la base de données Récolnat. Cela rend les recherches très longues et laborieuses car les étiquettes doivent être affichées et décryptées une par une afin de sélectionner les spécimens de l’espèce recherchée. Une informatisation plus complète des données taxonomiques, de récolte et de culture permettrait une plus grande accessibilité pour la recherche de ces précieux spécimens.
Par ailleurs, lorsque les chercheurs travaillent directement sur la base de données de Récolnat, la lecture des étiquettes leur est compliquée. Le travail et l'expertise des Herbonautes seront très importants et d'une grande aide.
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En dehors de l’intérêt nomenclatural et systématique, cet herbier est également précieux pour des aspects de reconstitution d’environnement passé. Grâce aux indications contenues dans l’herbier Jordan, nous savons que la flore de Villeurbanne et ses alentours était très riche et diversifiée et se composait de plantes aujourd’hui en danger d’extinction, caractéristiques de milieux naturels plus ou moins disparus depuis dans la région. D’une manière générale, la collection intéresse également les musées et les acteurs locaux pour des expositions et évenements, afin de montrer et illustrer la flore lyonnaise au XIX° siècle.
La taxonomie de la tulipe de Maurienne est encore à éclaircir. Il n’existe plus qu’une station en Savoie où elle peut être observée. |
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Exemple des informations qui peuvent se trouver dans l'herbier Jordan :
de Chessy (Rhône) = localité d’origine d'où provient le semis
90 = n° de semis ;
s. d. = semis de ;
59 = 1859, année du semis ;
mj = mon jardin, soit le jardin d’Alexis Jordan à Villeurbanne (69)
22 ' avril mai 1859 = récolte entre le 22 avril et mai de 1859. L'échantillon de la photo provienne de ces récoltes.
Les espèces de Jordanons, dans la majorité des cas, ont d’abord été prélevées dans la nature puis semées et cultivées dans le jardin d’expérimentation d’Alexis Jordan, situé à Villeurbanne. Dans les étiquettes qui accompagnent ces échantillons, il est toujours écrit une des mentions suivantes : mj, mon jardin, mon jard, cult. à Lyon, etc. Mais dans beaucoup des cas, il y a aussi la localité d'où proviennent les graines ou boutures qui ont servi aux cultures à Vileurbannes. Toutes ces informations sont précieuses pour retracer les parcours des Jordanons. Nous vous proposons ainsi de remplir les informations de la façon suivante :
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Pays : France
Région : Auvergne-Rhône-Alpes
Localité : Couzon (Rhône)
Date : pas d'information
Cultures Alexis Jordan (mj) : oui,
Date de récolte dans le jardin : 01/04/1875 au 31/07/1875
Autres dates "mj" ? : Pas d'information
Numéro de semis, emplacement, année : Pas d'information
Concernant la ou les dates des étiquettes de Jordanons, il peut y avoir la date de récolte de la plante d'où proviennent les graines ou boutures, la date de semis (généralement une année associée au n° de semis) et la date ou période de récolte de la plante cultivée à Villeurbanne.
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Pays : France
Région : Occitanie
Localité : de St Nicolas pr. Nimes
Date : 01/01/1841 au 31/12/1841
Cultures Alexis Jordan (mj) : oui,
Date de récolte dans le jardin : 05/05/1860 au 30/06/1860
Autres dates "mj" ? : mj 51
Numéro de semis, emplacement, année : 38 d 60 (godets)
À noter aussi que dans les deux exemples, ci-dessus et ci-dessous, une troisième information concernant la date existe : mj 51 et mj 54. Il s'agit des cas des plantes cultivées sur plusieurs années. Merci de recopier l'information en verbatim ou noter "Pas d'information" le cas échéant.
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Pays : France
Région : Occitanie
Localité : de l'Ardèche
Date : pas d'information
Cultures Alexis Jordan (mj) : oui,
Date de récolte dans le jardin : 04/07/1860
Autres dates "mj" ? : mj 54
Numéro de semis, emplacement, année : 11 d s r 100 1859
Les Jordanons sont des espèces révisées par Alexis Jordan, auxquelles il a attribué un nouveau nom. Sur les étiquettes sont donc parfois présentes les deux déterminations : celle d’origine entre parenthèses ou barrée le plus souvent, suivie de celle donnée par Jordan reconnaissable aussi car le nom d'auteur est dans ce cas "Jord." ou "J & F" ou "Jord et Four". Si les deux sont importantes, celle qui nous intéresse le plus est celle de Jordan qui pourrait faire l'objet d'un travail de typification. La consigne à suivre serait de noter le Jordanons dans la question Nom scientifique-Jordanons et le nom entre parenthèses ou barré dans la question Autres déterminations.
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Nom scientifique-Jordanons : Betonica leiocalyx J. et F.
Autres déterminations : Betonica officinalis
Enfin, comme évoqué ci-dessus, la collection Jordan garde parmi ses trésors des types nomenclaturaux. Merci de noter les types qui figurent sur les étiquettes.
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Nom scientifique-Jordanons : Biscutella pinnatifida Jord.
Autres déterminations : Biscutella coronopifolia L. var pinnatifida (Jord.) Olowo. ined
Types nomenclaturaux : Lectotypus, Holotypus
Cette mission est proposée par l'équipe de l'herbier de Lyon de l'université Claude Bernard Lyon 1.
Silvia Telea, herbier de Lyon, en train de restaurer la collection Alexis Jordan.
Nom | Nombre d'entrées validées |
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