Les herbonautes

Grâce aux études génétiques menées ces 10 dernières années, on connait maintenant d’avantage l’histoire évolutive des primulacées, dont font parties les Primevères, les Androsaces et les Soldanelles. En effet, nous savons maintenant que ces genres se sont diversifiés en grande partie à cause des barrières géographiques que forment les reliefs alpins. Cette spéciation est dite “allopatrique”. (Boucher et al. 2016)

Les travaux menés en particulier sur le genre Androsace (Boucher et al. 2012, Roquet et al. 2013) ont montré que les espèces de haute montagne sont apparues récemment et brusquement au cours de l’évolution, un phénomène appelé ‘radiation évolutive’ mais qui pose encore bon nombre de questions fondamentales.

D’autre part, les travaux de Cédric Dentant et Sébastien Lavergne (Dentant et al. 2018) ont permis de se pencher plus précisément sur la taxonomie du genre “Androsace” en parallèle avec les avancées phylogénétiques. Il semblerait que la haute montagne puisse abriter des espèces dites cryptiques, encore non décrites du fait de la faible accessibilité de ces milieux. Ceci serait le cas de l’Androsace “sans nom” récemment signalée dans le massif du Mont Blanc (Jordan 2015). Ainsi les travaux actuels consistent à élucider le statut de nouveaux taxons des Alpes françaises, appartenant notamment aux genres Androsace et Primula.

Ces travaux ont été vulgarisés avec l’exposition du Muséum de Grenoble et le documentaire “Sur les îles du ciel, et si Darwin avait été alpiniste”.